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Prémonitions
Je m’appelle Andréa, j’ai dix-huit ans, je suis la riche héritière de mon grand-père un Comte, je vis seule, et je suis une fille tout à fait normale, du moins c’est ce que tout le monde pense de moi.
Pourtant, tous les gens se trompent à mon sujet.
J’ai des dons de famille et je les exploite au maximum en donnant le meilleur de moi-même. Un jour, j’ai eu une prémonition, un jeune homme qui allait sauter du haut d’un immeuble de vingt étages.
Je n’avais pas eu beaucoup de renseignements dans ce que j’avais vu, mais, je suis allée habiter dans le Sud Californien de la nouvelle Amérique.
Je m’étais basée à la pancarte de ma prémonition.
Je suis une fille qui adore voyager pour la bonne cause et ceci pour moi était une bonne raison de me déplacer pour sauver une vie.
Donc, en peu de temps, je me suis trouvée un appartement et je me suis inscrite en BTS Force de Vente, dans un lycée réputé, le meilleur de la région.
Puis j’ai passé une annonce pour avoir une colocataire, et bien entendu c’est un jeune homme qui est venu se prénommant Brian.
Bon, sur le moment, j’ai trouvé ça un peu bizarre car, j’ai bien insisté sur le fait que ce soit une fille qui soit ma colocataire.
Il avait insisté pour avoir l’appartement car pour lui c’était une chance extraordinaire de pouvoir être à côté du Lycée.
Ce que j’ignorais c’est que plus tard, il serait dans la même section que moi.
Mais je ne pouvais pas m’en douter car, sur le moment, il ne m’avait pas précisé les études qu’il faisait.
Pour me rassurer qu’il n’y avait rien à craindre à ses côtés, il me dit qu’il était bisexuel, ce qui n’arrangeait rien pour moi car il aimait les deux sexes.
Mais pour son charme et sa motivation, je lui ai dit oui.
Je n’avais besoin que de quelques heures pour réviser, ce qui n’arrangeaient pas les humeurs, dont certaines assez agressives de mon colocataire.
Il pouvait s’apercevoir que chaque soir, je sortais et pas lui.
Chaque matin, où je revenais assez tôt, de mes longues nuits, je le retrouvais affalé sur son bureau, au milieu de ses cahiers et livres.
Au fil du temps, il commençait à me faire de la peine et je pris la décision de l’aider pour que nous puissions faire ensemble quelques sorties.
Les révisions étaient finies, nous pouvions enfin nous reposer (plutôt lui car pour moi ce n’était pas grand-chose.)
Alors pour nous distraire, il m’a invité au cinéma, et plus tard, nous avons fini la soirée dans un pub.
Il s’était mis sur son trente et un, ce soir-là, jeans, chemise blanche ouverte, cheveux en piques, je n’avais jamais remarqué qu’il avait le tatouage d’un ange sur la partie gauche de son torse, plus précisément contre son cœur.
Au fil de la soirée, ayant ingurgité quelques bières, il m’apprit que ce tatouage avait été fait en l’honneur de sa mère qui était morte quelques années plus tôt.
Il ne voulait pas qu’elle disparaisse un jour de ses pensées même si par hasard il venait à perdre la mémoire.
Il m’avait dit aussi que plusieurs fois, par profond chagrin, il avait voulu la rejoindre en faisant plusieurs tentatives de suicide.
Pour moi, ce n’était pas un hasard si je l’avais rencontré, mais ce qui m’étonnait le plus, c’est que ce soit lui qui soit venu vers moi.
Mais bon, je n’y pensais pas trop, mes pensées étaient plutôt pour le jeune homme dont je ne voyais pas le visage.
Je savais que ma prémonition allait bientôt arriver.
Voyant qu’il avait bien bu, je préférai prendre le volant au retour.
J’avais une terrible envie de l’embrasser.
Mais j’avais instauré une règle dans ma vie, ne jamais sortir avec mon colocataire, une fâcheuse expérience que je ne voulais pas renouveler.
En quelques mots, je l’avais viré par la fenêtre, il s’était cassé deux côtes mais j’avais de bonnes raisons. Voici ce qui s’est passé, il avait voulu me frapper parce qu’il avait un peu trop bu. L’alcool ne me réussissait pas non plus, c’est pour ça que le peu que je buvais était chez moi dans mon domaine privé.
Nous sommes rentrés et avant d’ouvrir la porte, il m’a embrassé avec fougue.
Mon corps se mit à trembler de passion mais aussi de rage.
Une folle envie de lui me montait au cerveau, mais au lieu de cela, je l’ai repoussé.
Pourtant ce n’était pas l’envie qui me déplaisait, plutôt le respect de moi-même et de mon colocataire.
Alors il me dit que je me sentais gênée, ce n’était point ce que je ressentais, il insistait sur ses paroles et y mit plus de gestes, il me prit dans ses bras et me blottit contre son torse chaud.
Une bouffée de chaleur monta dans tout mon corps.
Je lui dis d’arrêter et d’aller se coucher mais il n’entendit aucun de mes mots.
Je commençais à souffler et il me parla et me fît rire pour la première fois depuis un mois.
Je réfléchissais à l’instant où il m’avait embrassé et me demandais si ce n’était pas lui, l’homme de ma prémonition.
Moi, qui commençais à m’attacher à lui, il était à présent une partie de ma vie et je ne pouvais pas imaginer le perdre.
Puis c’est moi, au bout d’une heure qui finit par aller me coucher, nous étions en week-end et nous avions encore un jour avant de reprendre les cours.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’il m’avait rejoint dans mon lit, je m’en aperçue au moment où il posa sa main sur ma poitrine.
J’étais en chemise de nuit transparente noire avec rien dessous.
Je voulais me lever pour me mettre des sous-vêtements, mais il me tenait trop fort pour que je puisse enlever mon bras.
Le pauvre, je savais qu’en se réveillant, il serait mal à l’aise, et puis tant pis ce n’était pas mon problème, après tout c’est lui qui était venu dans mes draps.
Le lendemain, horreur, la tête que j’avais, une catastrophe.
Le dos blottit contre lui qui apparemment était en caleçon, nous étions en sueur.
Il se réveilla et caressa ma douce peau en soulevant ma nuisette.
Puis toujours tournée, je savais qu’il avait ouvert les yeux, car il avait eu un réflexe de léger sursaut.
Croyant, que je dormais toujours, il me fît tourner face à lui.
Encore une fois sans ouvrir les yeux, je savais qu’il me regardait, de la tête aux pieds, regardant mes formes et la transparence des traits de mon corps, puis il m’embrassa avant de retourner dans la chambre voisine, la sienne.
Une fois parti j’ouvris les yeux et me mis à sourire, mes pensées et mes joues me trahissaient, j’avais l’impression d’avoir des sentiments pour lui, en réalité je ne voulais pas me l’avouer, pour ne pas être déçue de l’avenir.
Me réveillant avec un mal de tête, je pris un cachet et un bon café .
Puis je sortis une partie de la journée au bord de la mer pour me ressourcer l’esprit et l’âme comme le faisait ma grand-mère.
Quand je suis rentrée Brian était plongé dans sa lecture, assis dans le salon.
Il m’aperçut, me fît un léger sourire, se leva, posa son livre et partit dans la cuisine.
J’en profitais pour savoir ce qu’il lisait : « Comment savoir si une femme à des sentiments sincères pour vous ? »
Comment pouvait-il lire des trucs pareils, cela me traversa l’esprit pendant quelques minutes.
Je fus choquée du comportement qu’il eut en revenant, au point de faire le récit en dialogue.
« Depuis quand tu t’intéresses à ce genre de lecture ? »
« Ce n’est pas moi qui lit ce truc-là ! »
« Ah bon, pourtant tu l’as bien dans les mains. Je me demandais ce que tu lisais. »
« Tu le vois bien pourtant, je t’attendais. »
« Que t’ai-je donc fait, prends le plus cool…. » sur un ton agressif.
« Plus cool, je te fais un super bon repas pour te remercier, et tu ne m’as même pas appelé pour dire que tu aurais du retard, ou même que tu rentrerais plus tard dans la soirée… »
« Non, je n’ai pas à me justifier, tu n’as pas à me parler sur ce ton, on ne sort pas ensemble. »
« Eh bien moi, je l’ai peut-être pris comme ça, après la soirée d’hier que nous avons passée ensemble. »
« Nous n’avons rien fait du tout… tu as fabulé… »
« Ah très bien, si ce n’était que cela pour toi, je m’en vais et nous ne nous verrons plus… tu ne dis plus rien ! Donc au revoir. »
Et derrière lui, il claqua la porte.
Quatre heures plus tard, je n’avais aucune nouvelle, son portable éteint mis sur messagerie vocale…
Le soleil était couché depuis maintenant deux bonnes heures et je commençais à m’inquiéter.
Au moment, où j’allais partir à sa recherche, j’entendis la serrure s’ouvrir, des pas et des rires bruyants.
Assise sur le canapé, lumière éteinte, j’attendais de savoir qui était avec lui.
« Mon ami, cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vu, tu m’as vraiment manqué, embrasse-moi… »
« Tu as dû un peu trop boire mon frère cela doit être à cause d’une fille… »
« C’est vrai, tu as raison. »
« Si, elle est vraiment aussi jolie que tu me l’as décrite, je vais te la piquer. »
« On ne peut la décrire, elle est magnifique, splendide, et réelle pas comme tes ordinateurs. »
« Alors tu t’es rangé à partir de maintenant… »
Ils allumèrent la lumière, la voyant, l’homme étranger resta bouche bée.
Puis tout en reprenant ses esprits lui dit :
« Désolé pour le dérangement mais, je le couche et je pars. »
« Non, non laissez-le moi, je vais m’en occuper, rentrez chez vous. »
« Vous êtes sûre et certaine ? »
« Oui, si je vous le dis, merci beaucoup, bon retour. »
« Bonne nuit. »
Après avoir mis au lit mon colocataire, à mon tour, je partis me coucher.
Le lendemain, il n’avait plus aucun souvenir de la veille, à part un mal de tête inimaginable.
Brian avait passé la journée à m’éviter, sauf en classe où il était derrière moi, et me matait les fesses, avec mon jeans moulant, à chaque fois que nous devions nous lever pour prendre la parole.
La semaine était chargée, examen d’économie, de droit, de vente… et en prime, premier examen blanc de BTS Force de Vente.
Sans m’en apercevoir, trois mois étaient passés, bien entendu aux côtés de Brian.
Nous nous sommes cherchés, nous avons partagé ensemble de réels moments agréables et chaleureux, sans aller plus loin.
Une semaine plus tard, j’appris qu’il avait raté son examen et perdu sa bourse.
Et du jour au lendemain, il partit me laissant seulement un mot sur un bout de papier.
« Je suis désolé ma chérie, je ne veux pas que tu gâches ton avenir avec un nul, qui ne te rendra jamais heureuse et qui a toujours rêvé de rejoindre sa mère.
J’espère qu’un jour, tu me pardonneras et que nous nous reverrons dans une prochaine vie.
Saches que je t’aime, j’aurais tant voulu te faire plaisir et rendre heureuse mais je ne peux pas et c’est comme ça.
Trouves-toi quelqu’un d’autre, ne regrette rien.
Pour ma douce et dulcinée que j’aimerai toujours où que je sois et à jamais. »
Aucune idée de l’endroit où il pouvait être allé.
Vu qu’un jour, un jeune homme en informatique l’avait raccompagné, je me suis rendue à son lieu de travail.
Il m’a dit qu’il était son frère et que le seule endroit, où il pouvait se trouver était
« Le Paradis », un Hôtel de vingt étages où leur mère s’était battue avec leur père avant de faire sa chute.
Mais c’était à deux heures d’ici.
Voyant que je n’allais pas bien, il m’indiqua les toilettes et me demanda de faire assez vite pour que l’on puisse partir.
Non, nous n’avions pas le temps, je devais faire le voyage toute seule.
Je pris la peine par obligation de le neutraliser.
L’un des nombreux dons que j’avais, était celui d’ubiquité, déplacer mon corps à l’endroit que je désire, pas de clonage de moi-même mais au contraire m’éclipser à souhait.
Juste en passant derrière un miroir violet, un peu comme une gigantesque porte.
En moins de cinq minutes, je me retrouvais à l’endroit où se trouvait Brian.
Il était sur le point de sauter dans le vide, et je ne saurais jamais pourquoi, il a était ramené en arrière comme poussé par un vent tourbillonnant, sûrement un signe, peut-être de sa mère.
Et là, il s’est mis à parler tout seul…
A ce moment-là, je suis vraiment restée idiote, j’ai fini par apprendre que cela faisait deux ans qu’il parlait avec sa mère.
Elle lui avait dit, qu’il avait une tâche à accomplir avec moi, que nous étions identiques.
Il ne pouvait plus s’empêcher de pleurer dans mes bras, et cela le rendait encore plus beau.
Il était grand temps à présent de vivre pleinement notre histoire d’amour...